Nouvelle identité, mêmes racines. Elson change d’apparence, mais reste fidèle à ce qui l’a fondé : une exploration du son, de ses usages, de sa transmission.
Nouveau site, identité revisitée, structure unifiée : Elson affiche une mue qui rend lisible ce qu’il tisse depuis l’origine. Une convergence s’opère entre deux approches longtemps parallèles : Tac Tac Tac, côté formation et transmission ; Hack the Radio, côté curation et exploration.
Dans cet article, nous retraçons ces trajectoires croisées et la manière dont elles ont construit une identité de marque vivante, par couches successives. Nous revenons aussi sur l’histoire du projet lui-même, ses prototypes, ses choix, ses pauses. Des liens vers les premières archives permettent de parcourir ces strates concrètes.
Ce que cette mue rend visible, c’est autant une esthétique qu’un parcours.
Tac Tac Tac : transmission, pédagogie, ancrage
TacTacTac poursuit son approche « do it yourself », héritée de la webradio associative Kill the Fm (2007-2013), avec son site web proposant des ateliers radios et de premières formations au podcast. Le site lancé en 2015 s’appuie sur un shooting photo improvisé : amis, micros, bonnettes colorées. Une première identité graphique naît, adaptée aux envies des participants : apprendre à faire de la radio, sans radio.



Comme je l’évoque en longueur dans cet article : « Formations : L’apprenant·e entreprenant·e un podcast« , les premiers apprenants et plus encore apprenantes des ateliers radio de TacTacTac commencent à envisager la création et la diffusion de podcast et à partir de fin 2018 la première formation « Le Sprint Podcast« , accueille sa première promo. Et peu après que Hack the Radio ait remporté le prix Next Journalism lancé par l’école de journalisme le CFJ et l’école W, le rapprochement opère autour d’un partenariat pour les formations. C’est dans les murs des écoles que se dérouleront les prochains « Sprints » et les masterclass ouvertes au public.


TacTacTac commence alors à se professionnaliser et devient officiellement un organisme de formation professionnelle en 2019, « datadocké » en 2020 et obtient le label qualité Qualiopi en 2021. Son identité graphique fait peau neuve avec un nouveau logo qui intègre le « zigouingouin » et une charte de couleurs communes à Elson.



Son site web et ses offres font peau neuve pour déployer bientôt une formation dédiée aux entreprises, et une spécialisation dans le podcast documentaire.
C’est aussi l’occasion de mettre en avant les anciens apprenants et apprenantes qui au fil des ans se lancent dans l’aventure et sortent leurs podcasts : les alumni.


Hack the Radio : prototype, exploration, découvrabilité
En 2017, tout commence avec Hack the Radio (aujourd’hui encore le nom de notre société). C’est une période de construction et d’exploration, marquée par la naissance de notre tout premier prototype codé en quelques jours avec l’aide de Florent et Alexandre, sur les bancs de l’école de code Le Wagon. Le prototype qu’on rebaptisera plus tard « Sounderest », ressemble à un Pinterest de l’audio, avec des cartes pour chaque son à écouter. La photo de Une est choisie dans une banque d’images et la charte couleurs des « cards » se décline selon les catégories des podcasts. Pour les curieux, l’archive du proto est ici.


C’est peu après cette première expérimentation que la collaboration avec Charlotte Le Gavrian et Cloud Spotting, initiée au départ autour de TacTacTac, débute autour de l’identité de la marque à venir pour le projet dédié à la recommandation de contenus sonores. Nous n’avons pas encore le nom, mais les événements nous obligent à accélérer. A l’automne 2017, Hack the Radio remporte le Next Journalism Prize (CFJ Paris Havard Nieman Journalism) pour un projet de chatbot de recommandation de podcasts, et suite aux retombées presse nous devons construire très vite une page d’attente et une nouvelle proposition et piochons les visuels dans les photos personnelles de Florent, prises au lac Baïkal.


Maintenant qu’on a gagné un prix sur une idée, il faut prototyper rapidement le chatbot. On choisit Messenger et on s’y colle. Malgré les retours enthousiastes, on finit par se convaincre que le timing n’est pas le bon et on laisse tomber l’idée du chatbot.

L’heure n’est pas encore à l’IA performante et accessible et il aurait fallu se limiter à une scénarisation rigide, avec peu de marges d’évolution. Mais l’expérience n’a pas servi à rien : on a réfléchi à un nom (il a failli s’appeler Oyez), à sa personnalité, à la place et l’impact des visuels, aux interactions conversationnelles, à l’onboarding des utilisateur·ices.
Et puis, un constat renouvellé : les usages autour de l’audio mobile ne sont pas encore assez développés pour toucher le public qu’on vise – les radio et podcast lovers. La prochaine version bootstrappée de Hack the Radio sera un site web qui embrassera une approche de média.


Charlotte nous invite alors à collecter les photos qui nous parlent et dans lesquelles on peut projeter cette marque à venir, d’un projet déjà bien en cours. Des moodboards visuels, sonores et audiovisuels se dessinent deux pistes de branding : le mouvement des sons et la plongée dans la dimension sonore. Et sur la piste du réalisme magique, de la scène musicale scandinave, en passant même par l’inspiration du film les bêtes du Sud Sauvage, des noms de marques commencent à émerger : Ekla, Ketil, Skrip, Sonje, YperSon ….



Et le gagnant est : Elson
Ce sera donc la marque « Elson » qui se dévoilera avec un premier logo accompagné d’un symbole baptisé le zigouingouin, et qui prendra sa place dans les différentes communications et publications, dont la newsletter quotidienne envoyée aux utilisateur·ice·s et auditeur·ice·s de nos recommandations sonores


A l’automne 2018, à l’occasion du Paris Podcast Festival, Elson prend son envol avec une charte de couleurs consolidée (bleu dark, bleu canard, corail) et un nouveau site web construit avec une architecture nouvelle : Une API (application programming interface) d’agrégation de podcasts et un frontoffice (ce qui se voit) là encore designé maison avec un playeur d’écoute persistant qui permet l’exploration des contenus sonores. Et dont il reste une capture vidéo par ici.
L’approche d’Elson comme un média de recommandation est assumée et assurée par une curation en plusieurs formats : sons du jour, playlists d’épisodes de podcasts, et sélections de séries de fictions et de documentaires. Avec l’aide d’un comité d’écoute.


ELsoN v1 fait une pause*
*eXistenZ fait une pause. Existenz, David Cronenberg. 1999
Après une telle expérimentation, il fallait projeter vers une suite avec plus de technologie et de développement du produit. Et cela voulait dire aussi comme toute startup « early-stage », avec ses « metrics sous le bras », aller chercher des financements pour défendre le projet de service d’écoute au titre d’une plateforme capable d’associer de la curation humaine à une approche algorithmique autour du podcast.
Avec un modèle d’affaires capable d’être défendu du point de vue d’un partage équitable de la valeur en tant que « plateforme » de diffusion et de recommandation. Le tout dans un moment d’usage des écoutes du podcast encore peu développé, d’une régulation incertaine et d’un financement public du podcast encore fragile ou inexistant. « Lever » comme les autres, pour accélérer un secteur qui ne tourne pas encore à la bonne vitesse ne fut pas l’option retenue.
Alors, en 2021, je décide de sortir momentanément du jeu de la recommandation sonore, à la manière d’une pause comme dans le film de David Cronenberg. On y est plus, mais on y est encore, les frontières sont floues. La perspective est lointaine, mais certaine.
Une suspension active, une latence stratégique. En 2024, le projet d’application de podcasts « Elson Podcasts » devient lauréat de l’appel à projet sur la découvrabilité des contenus sonores. Ce coup de pouce attendu relance l’élan premier et invite à faire converger les identités.
Convergence avec elson.media
Pour le nouvel Elson en 2025, il nous faut désormais embrasser une identité graphique qui porte une intention forte : Illustrer ce que le son fait vibrer entre les humains dans la société. Un son qui est un lien : il fait résonner, de l’individuel à l’universel. Nous confions notre brief créatif à Claire Sichez, l’illustrice avec qui Elson a déjà collaboré quelques mois auparavant sur le visuel du podcast Chaînon Manquant.


Cette identité ne surgit pas d’un geste neuf. Elle est le résultat d’un tissage lent. Un archipel de projets qui, pendant des années, ont évolué séparément mais dans une même direction.
Pendant plusieurs années, Tac Tac Tac et Elson ont vécu parallèlement, portés par des dynamiques différentes mais des valeurs communes. La pédagogie et la recommandation n’étaient pas deux branches d’activités : elles étaient les deux formes d’un même projet sonore, fait de liens, d’écoute, de transmission.
Une décision de tout regrouper sous Elson en 2025 qui marque la fin de cette dualité apparente avec pour voonté de rendre plus lisible le projet dans son ensemble, sans lisser les aspérités de son histoire.