Une interview ne se résume pas à une suite de questions. Elle repose sur une intention, un cadre et une écoute attentive, en radio comme en podcast, pour faire émerger une parole claire et impactante.
Poser le cadre : intention, fil narratif et préparation
Mener une interview, ce n’est pas simplement faire converser deux voix. C’est tirer un fil. Un fil narratif, pensé à l’avance, mais suffisamment souple pour accueillir l’inattendu. Avant même d’enregistrer, il s’agit de définir un point de départ et une direction : parle-t-on d’un sujet, d’une situation, d’une expérience de vie ?
Cette intention structure l’échange et s’inscrit au cœur de toute technique d’interview pensée pour l’écoute. Elle permet aussi de préparer une trame, non pas pour figer la parole, mais pour créer une zone de sécurité. La préparation aide à ajuster le ton, le rythme, le degré de précision attendu. Paradoxalement, c’est cette maîtrise qui rend possible l’écoute active : la capacité à sortir du chemin prévu pour aller chercher ce qui surgit.
Cette préparation s’adapte aussi au type de personne que l’on interviewe. Face à un expert, il est souvent nécessaire de se documenter en profondeur : lire, écouter, comprendre le sujet pour pouvoir situer la parole, la relancer avec justesse et éviter les angles morts. À l’inverse, lorsqu’il s’agit d’un témoin venu partager une expérience vécue, le travail peut consister à ne pas tout savoir à l’avance, afin de rester disponible à la surprise du récit et à ce qui émerge dans l’instant.
Cela ne signifie pas moins de préparation, mais une autre forme de préparation : créer un cadre de confiance, affiner son écoute et être pleinement disponible à ce qui se dit.
Il n’existe pas une seule manière de se préparer, mais une géométrie variable selon le statut de l’invité, la nature de sa parole et l’intention de l’interview. Ce sont ces ajustements, souvent invisibles, qui conditionnent la qualité de l’écoute et la conduite d’interview.
Le choix de l’invité et l’art de faire parler
Choisir un invité n’est jamais anodin. Qu’a-t-il ou elle à raconter ? Qu’incarne cette personne ? Très souvent, à travers une interview, on parle de bien plus qu’un individu. Un témoignage devient un prisme pour éclairer un enjeu plus large, une époque, une tension de fond.
Le choix de l’invité relève d’un véritable travail de casting. Dans certains contextes, la notoriété, l’expertise ou un parcours public peuvent légitimer une parole. Mais la notoriété ne fait pas, à elle seule, un bon invité. Des anonymes peuvent se révéler des témoins puissants, porteurs d’histoires sensibles et incarnées.
C’est là que l’art de faire parler commence réellement. Chercher ces voix, sentir ce qu’elles peuvent raconter, puis créer les conditions pour que cette parole émerge. La valeur de l’interview se révèle aussi en creux, dans la capacité de l’intervieweur à accompagner un récit sans le contraindre.
Faire parler un invité ne consiste pas à le laisser dérouler un discours. C’est un exercice de maïeutique, qui se joue entre la préparation, le moment partagé et la perception fine de ce qui se passe dans l’instant. Questionner, relancer, parfois confronter avec bienveillance, parfois se taire : autant de gestes qui donnent de la profondeur au témoignage et structurent la pratique de l’interview.
Posture, présence et écoute : une technique incarnée
L’art de l’interview se joue aussi dans la posture. Une forme de combativité bienveillante, qui ne passe pas uniquement par les mots. Le regard, la présence, les silences, la manière d’installer une tension juste sont autant d’éléments déterminants pour amener l’autre à approfondir son propos.
Cette écoute est aussi corporelle. Elle permet de sentir quand laisser une parole se déployer, quand la relancer, quand la recentrer. Quelle que soit la forme (interview en studio, sur le terrain, en radio ou en podcast), la technique reste incarnée. La proximité, la liberté de ton ou le temps long n’annulent jamais l’exigence : l’auditeur est toujours présent, même silencieux. Sans fil ni attention constante, la parole se disperse et l’écoute s’affaiblit.
Faire parler ses invités est un art exigeant. Il ne repose ni sur la spontanéité seule, ni sur un simple savoir-faire technique. Il se construit dans la durée, à la croisée de la préparation, de l’écoute et de la présence au moment. Une pratique fine, souvent invisible, qui s’affine avec l’expérience, l’attention portée aux autres… et à l’écoute.
La technique d’interview fait partie des fondamentaux que nous travaillons dans toutes nos formations.
Dans le Sprint Podcast, elle s’aborde par la pratique et l’expérimentation, pour apprendre à cadrer un échange, écouter activement et accompagner une parole.
Dans les parcours Slow et Documentaire, l’interview devient un outil de narration à part entière : les invités sont pensés comme des personnages, porteurs d’une histoire, et l’entretien s’inscrit dans une construction dramaturgique plus large.
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FAQ : Technique d’interview
Quelle est la bonne technique pour préparer une interview ?
Une bonne technique d’interview repose sur une intention claire et une préparation adaptée. Il s’agit de poser un cadre, une trame et un fil narratif, non pas pour écrire l’interview à l’avance, mais pour créer une zone de sécurité. Cette préparation permet de mener une interview avec souplesse, en restant pleinement disponible à l’écoute et à ce qui émerge dans l’instant.
Les techniques d’interview sont-elles différentes en radio ou en podcast ?
Les fondamentaux sont communs. Radio et podcast partagent les mêmes exigences d’écoute, de clarté et de structure. Le podcast autorise davantage de liberté et de proximité, mais il gagne à s’appuyer sur les techniques issues de la radio pour maintenir l’attention de l’auditeur et éviter que la conversation ne se disperse.
Quel matériel est nécessaire pour enregistrer une interview ?
Un micro de qualité, un casque et un enregistreur fiable constituent une base essentielle. Le choix du matériel dépend ensuite du contexte d’enregistrement : studio, extérieur ou à distance, mais la priorité reste toujours la qualité d’écoute et d’intelligibilité de la parole.